Comment lutter contre les nausées sous antidépresseurs ?

Les nausées et les vomissements sont deux des effets secondaires les plus courants des antidépresseurs, et il peut falloir un certain temps pour que ces symptômes s’atténuent au fil du traitement. La nausée est souvent citée comme l’effet secondaire numéro un des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine utilisés dans le traitement de la dépression et des troubles anxieux. Dans certains cas, les nausées et les vomissements peuvent devenir si graves ou persistants que l’arrêt du traitement devient nécessaire.

Les causes

Les nausées et les vomissements sont des effets secondaires courants de nombreux médicaments. Ces symptômes sont le plus souvent dus à l’effet d’un médicament sur le système nerveux central plutôt qu’à tout effet toxique qu’il aurait sur l’estomac ou le système gastro-intestinal.

 

La situation est légèrement différente avec les antidépresseurs inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine. Cette classe de médicaments agit en stimulant la production de sérotonine, un neurotransmetteur associé à l’humeur, à la cognition et à l’appétit.

 

Lorsque les niveaux de sérotonine augmentent sous l’influence de ces médicaments, ils stimulent les récepteurs de la sérotonine dans le cerveau. C’est ce qui peut déclencher des effets secondaires tels que des nausées, vomissements, de la diarrhée et une perte d’appétit.

Arrêt des antidépresseurs

Les antidépresseurs peuvent également provoquer des nausées et des vomissements lorsque le traitement est arrêté trop brutalement. Connu sous le nom de syndrome de sevrage des antidépresseurs, cet état peut entraîner une série de symptômes si le corps est soudainement privé du médicament. Les symptômes gastro-intestinaux sont parmi les plus courants et peuvent potentiellement être graves.

 

Bien que les symptômes de sevrage des antidépresseurs soient moins intenses que ceux associés aux benzodiazépines, ils peuvent persister pendant plusieurs semaines et même conduire à une dépression de rebond (dans laquelle les symptômes dépressifs réapparaissent, parfois de façon pire qu’avant).

 

En plus des nausées et des vomissements, le sevrage des antidépresseurs peut provoquer diarrhée, anxiété, fièvre, maux de tête, confusion, sueur et transpiration abondante, tremblements, vertiges, rêves bizarres, attaques de panique et même hallucinations.

A savoir : Les personnes qui ont pris des antidépresseurs pendant plus de six semaines risquent davantage de subir des effets secondaires lors du sevrage, à moins que la dose ne soit progressivement réduite.

Risque par type de médicament

Une étude publiée par la US Food and Drug Administration (aux Etats-Unis) suggère que le risque de nausée associée à un inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine varie de significatif à élevé. Voici les risques de nausées associés à certains de ces médicaments :

 
  • Paxil (paroxétine) : 3,2%
  • Celexa (citalopram) : 4%
  • Lexapro (escitalopram): 15%
  • Prozac (fluoxétine) : 21%
  • Zoloft (sertraline) : 26%
  • Luvox (fluvoxamine) : 40%
 

Cela ne sous-entend pas que les nausées et les vomissements ne surviennent qu’avec les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine. Les symptômes sont également communs avec d’autres classes d’antidépresseurs. Ceux-ci comprennent les antidépresseurs tricycliques, les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine-noradrénaline et les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine-noradrénaline-dopamine, qui agissent tous sur la disponibilité de sérotonine dans le sang.

 

Les nausées et les vomissements sont moins courants avec une classe d’antidépresseurs appelés inhibiteurs de la monoamine oxydase.

Comment faire face aux nausées et aux vomissements ?

Dans la plupart des cas, des nausées et des vomissements se développent peu de temps après le début du traitement et disparaissent progressivement en l’espace d’une à deux semaines une fois que le corps s’est adapté au médicament. Cependant, pas moins de 32% des personnes prenant un antidépresseur pourront continuer à avoir des nausées ou des vomissements de manières plus ou moins fréquentes pendant trois mois maximum.

 

Heureusement, vous pouvez prendre certaines mesures pour réduire ces symptômes :

 
  • Prenez vos médicaments avec de la nourriture, sauf indication contraire.
  • Prenez votre antidépresseur au coucher, seulement si votre médecin vous le conseille.
  • Mangez des repas plus petits et plus fréquemment.
  • Consommez des bonbons durs sans sucre chaque fois que vous avez la nausée
  • Demandez à votre médecin s’il peut vous prescrire des médicaments contre la nausée ou les vomissements.
  • Sirotez du thé au gingembre ou du soda au gingembre.
  • Demandez à votre médecin si vous pouvez réduire temporairement la dose de votre antidépresseur.

Si vos nausées ou vos vomissements deviennent intolérables, votre médecin n’aura peut-être pas d’autre choix que de changer le traitement par un autre antidépresseur à risque de nausée plus faible, tel que Celexa (citalopram), Paxil (paroxétine) ou Symbyax (fluoxétine / olanzapine).

Réduire les symptômes liés au sevrage de l'antidépresseur

Pour atténuer le risque de symptômes de sevrage lors de l’arrêt d’un antidépresseur, discutez avec votre médecin de la stratégie de réduction appropriée de la dose.

 

En règle générale, plus vous prenez d’antidépresseurs depuis longtemps, plus la période de réduction de la dose sera longue et lente. Certaines personnes peuvent arrêter leur antidépresseur en quelques semaines, pour d’autres cela peut prendre des mois.

 

La plupart des médecins peuvent réduire la posologie quotidienne en trois ou quatre étapes, peut-être davantage si vous prenez un médicament depuis longtemps. A titre d’exemple cela peut être :

 
  • Paroxétine
    • Dose de départ: 60 milligrammes (mg)
    • 1ère réduction de dose : 40 mg
    • 2ème réduction de dose : 30 mg
    • 3ème réduction de dose : 20 mg
    • 4ème réduction de dose : 10 mg
  • Celexa
    • Dose de départ : 40 mg
    • 1ère réduction de dose : 30 mg
    • 2ème réduction de dose : 20 mg
    • 3ème réduction de dose : 10 mg
  • Lexapro
    • Dose de départ : 20 mg
    • 1ère réduction de dose : 15 mg
    • 2ème réduction de dose : 10 mg
    • 3ème réduction de dose : 5 mg
  • Prozac
    • Dose de départ : 60 mg
    • 1ère réduction de dose : 40 mg
    • 2ème réduction de dose : 30 mg
    • 3ème réduction de dose : 20 mg
    • 4ème réduction de dose : 10 mg
  • Zoloft
    • Dose de départ : 200 mg
    • 1ère réduction de dose : 150 mg
    • 2ème réduction de dose : 100 mg
    • 3ème réduction de dose : 75 mg
    • 4ème réduction de dose : 50 mg
  • Luvox
    • Dose de départ : 250 mg
    • 1ère réduction de dose : 175 mg
    • 2ème réduction de dose : 100 mg
    • 3ème réduction de dose : 75 mg
    • 4ème réduction de dose : 50 mg
 

La réduction de la dose doit toujours être faite sous la supervision d’un médecin.

Sauf indication contraire, ne coupez jamais un antidépresseur en deux, car cela affecterait la vitesse d’absorption et risquerait de provoquer des effets indésirables. Appelez votre médecin immédiatement si vous présentez des signes de sevrage.

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